DE BONS VOEUX AMERS
En ce jour de la sainte Martine, tout s’annonçait très bien. Le temps était au beau, la mairie avait préparé la salle G.C.hauson et non la salle Gaston Montmousseau, comme écrit dans la presse, pour les traditionnels vœux du maire. La galette et les boissons étaient fraiches mais en retard, les élus avait fait des efforts de costumes et on répondu présent même si cela les gonflaient un peu. Et surtout notre mairesse avait « peau-finée » sa présentation avec un stage à Djerba pour être au mieux de sa forme et arborait un bronzage digne des séries de « Miami Vice ».
Tout était parfait, il ne manquait même pas quelques élus retardataires. Vous savez ceux qui attendent que tous les soiffards soient attablés pour s’annoncer. Il y avait même la dévouée journaliste de l’Y.R. celle qui confond Montmousseau avec Chausson.
Normalement se devait être un après midi amical, sauf qu’un courant électrique parcourait la salle Gaston Chausson. Vous savez un je ne sais quoi de provocateur ou le moindre incident prends des proportions fantastiques. Mais les vapeurs et les effets de l’alcool n’étaient pas encore opérationnels vu que traiteur était en retard.
Les regards furtifs entre des uns pour, et les autres contre, qui se sourient avec un brin assassin entre les dents. Chacun se reconnaissait des amis pour ne pas avouer leur solitude tout en se disant « putain qu’est ce que fais là, je me fais chier ». Tous les judas de service était sur le pied de guerre et œuvraient à distiller des infos plus croustillantes les unes que les autres.
Du style : « Alors tu sais qu’il est très malade, personne dit rien tout le monde s’en fou, Charcot connaît pas, l’autre c’est qui, putain 5000,00€ il aurait due me les donner, une association pour quoi faire, Numéo ça marche dans trois mois, ah le con des muguets, ha bon ils sont ensemble j’savais pas, c’est pas claire cette histoire de voiture, tu parles qu’elle s’accroche, les routes c’est de la merde, moi si j’était à sa place je baliserai, elle est gonflée la vahiné, ouah les gendarmes n’ont pas rigolés, » etc.
Puis vint le discours. Alors déjà quand le président nous « scotch » devant la télé c’est pénible, imaginez une blonde essayant de vous dire qu’elle est la plus belle et la meilleur pendant dix minutes en se prenant pour Laurence Ferrari. Tout y est, les silences appuyés, les trémolos dans la voix pour le quatrième âge, les clins d’yeux pour les hommes au large pantalon. Bref du mauvais théâtre de campagne, et rien de concret. Sauf qu’elle a fait un sans faute depuis son élection, que tout le monde l’adore et qu’elle continuera envers et contre tous, enfin surtout contre moi.
Elle continuera d’enfoncer la commune dans les dettes, de dire qu’elle travaille sans relâche. Avec 60% de délégation à la 4C elle doit être très occupée à papoter sur l’état civil des Chevillonnais, et battre les chemins de Chevillon pour se plaindre et colporter sa mythomanie.
N’allez pas dire que je suis une mauvaise langue. Non, je ne passe pas, comme certain, mon temps à lécher le bitume et tout ce qui passe à Chevillon pour alléger mes factures automobiles. Non, je suis seulement inquiet de voir Chevillon atteint collectivement de la maladie d’Alzheimer. Je sais que la médecine fait de grand progrès, mais le vaccin contre la connerie n’est pas pour demain. Sinon vous pensez bien que je me serais fait déjà vacciner avant d’approcher la mairie. Trop tard c’est trop tard je suis déjà à un stade avancé de cette pandémie. Mais je me soigne et je ne suis pas encore aveugle ni sourd pour voir et entendre vilipender les actifs de notre commune ni voir le gouffre financier où nous précipite nos élus.
Forcément un de ces quatre tout va éclater au grand jour, les trous dans les finances comme les petits arrangements entre amis. Alors là il s’en trouvera toujours quelques uns pour dire, « je le savais, personne ne m’a écouté, j’vous avais prévenu, etc ». Vous serez dans le trou et pour remonter il faudra mettre la main au porte-monnaie. Voilà ce qui arrivera à une population léthargique atteinte d’autisme aigu. Malheureusement pour vous Chevillonnais vous n’êtes pas comme Ulysse attaché à votre bateau pour résister aux chants des sirènes. Mais vous avez choisi un beau chardon, pas aussi beau que celui du CHU de Nancy, mais qui risque fort de vous gratter les fesses encore longtemps, comme on dit en Loraine « qui si frotte si pique ».